FAQ : Chirurgie de fistule anale | Proktos
FAQ : Chirurgie de fistule anale
FAQ : Chirurgie de fistule anale
Dr. Ghislain STAUMONT
Sommaire
Je dois me faire opérer d'une fistule anale, et le chirurgien m'a averti d'une intervention sur les muscles de l'anus. Est-ce que je risque de devenir incontinent ?
Je sais que différentes techniques chirurgicales existent pour traiter une fistule anale. Sont-elles indifféremment envisageables dans tous les cas ?
Existe-t-il une alternative médicale au traitement chirurgical d'une fistule anale ?
Je refuse le traitement chirurgical de ma fistule anale. Quels sont les risques d'une telle attitude ?
Réponses :
Je dois me faire opérer d'une fistule anale, et le chirurgien m'a averti d'une intervention sur les muscles de l'anus. Est-ce que je risque de devenir incontinent ?
Les risques d'observer une altération de la continence anale existent, mais ils doivent être nuancés. Ils dépendent d'une part de la topographie de la fistule (hauteur du sphincter concerné, complexité de la fistule), d'autre part de la continence anale préexistante à l'intervention (antécédents de chirurgie anale, accouchements difficiles, diarrhée chronique). De plus les risques ne concernent pas la continence aux selles solides, mais le plus souvent la continence aux gaz, un suintement anal ou la difficulté à retenir les selles liquides. Ces risques ont été évalués autour de 1 % après une mise à plat en un temps, de 10 % après une mise à plat en deux temps, et probablement assez faibles après la réalisation d'un lambeau d'avancement. Mais ces chiffres sont sujets à controverses et certaines études suggèrent des pourcentages plus élevés.
Je sais que différentes techniques chirurgicales existent pour traiter une fistule anale. Sont-elles indifféremment envisageables dans tous les cas ?
Non, car le choix d'une technique dépend de la nature de la fistule. Dans le cas le plus fréquent des fistules basses ou des fistules inter-sphinctériennes, le traitement largement validé est une mise à plat directe en un seul temps opératoire. Lorsque la fistule est haute ou complexe, les alternatives à la mise à plat lors du deuxième temps opératoire sont le lambeau d'avancement ou l'injection de colle biologique ; ces techniques nécessitent des conditions favorables qui sont loin d'être toujours présentes. Cependant lorsque ce choix existe, votre chirurgien vous exposera les différentes possibilités avec les risques respectifs de complications et de récidives de chaque technique.
Existe-t-il une alternative médicale au traitement chirurgical d'une fistule anale ?
En aucun cas. Les antibiotiques sont inefficaces et les anti-inflammatoires dangereux car ils favorisent la diffusion de l'infection. L'obturation de la fistule par l'injection d'une colle biologique n'est pas un traitement médical, mais une forme particulière de traitement chirurgical sous anesthésie générale. De plus elle nécessite au préalable une première intervention de drainage sur séton.
Je refuse le traitement chirurgical de ma fistule anale. Quels sont les risques d'une telle attitude ?
Une fistule anale qui ne bénéficie pas de traitement chirurgical ne cicatrisera pas. Elle peut donner l'impression d'une rémission lorsque l'écoulement se tarit de façon temporaire, mais le trajet (matérialisé par un petit tunnel) qui communique avec l'origine de la fistule dans l'anus est toujours présent. L'évolution naturelle se fait donc vers la récidive, sous forme d'un nouvel écoulement chronique (fistule) ou d'une cavité douloureuse remplie de pus (abcès). Ces poussées suppuratives successives aggravent souvent la situation avec le temps, en créant de nouveau trajets fistuleux qui peuvent diffuser plus profondément dans la fesse, de l'autre coté ou dans la paroi du rectum. Les risques sont donc d'avoir à traiter secondairement une fistule beaucoup plus complexe, et de s'exposer à la survenue d'un abcès dont le traitement chirurgical en urgence est incontournable (voir fiche " l'abcès anal ").