Article : Traitement par Inflixmab | Proktos
Article : Traitement par Inflixmab
Article : Traitement par Inflixmab
Par Pr. Marc-André BIGARDQU'EST CE QUE L'INFLIXIMAB ET QUELLES SONT SES INDICATIONS ?
L'infliximab agit en inhibant une protéine produite en excès au cours des maladies inflammatoires (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique) appelée le TNF alpha.
Cette molécule neutralise le TNF alpha de façon spécifique. Pour la synthèse de l'infliximab, on utilise des cellules humaines pour 75% de la molécule et des cellules de souris pour 25%.
Le médicament est injecté dans le corps humain par perfusion intra-veineuse et reste présent dans l'organisme 2 à 3 mois avant être détruit. Les indications sont la maladie de Crohn, avec ou sans fistule, si cette maladie résiste aux corticoïdes et aux immunosuppresseurs ou si ces médicaments ne sont pas tolérés.
Plus récemment, l'infliximab a été autorisé pour traiter la rectocolite hémorragique.
MODALITES D'EMPLOI
Le schéma thérapeutique peut comporter une seule perfusion suivie de perfusions à la demande en cas de rechute, ou comporter une phase d'entretien avec des perfusions aux semaines 0, 2 et 6 puis toutes les 8 semaines.
La durée de perfusion est de 2 heures mais quelquefois plus longue si des phénomènes d'intolérance surviennent.
Une surveillance pendant au moins une heure est nécessaire après la fin de la perfusion. Avant la perfusion, il est souvent indiqué d'injecter du produit visant à améliorer la tolérance (cortisone, antihistaminiques).
PRECAUTIONS D'EMPLOI
Votre médecin s'assurera avant de débuter le traitement qu'il n'existe pas de contre-indication :
- Recherche d'une infection comme un abcès abdominal ou d'autre localisation. Cet abcès pourrait s'aggraver avec le traitement.
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Dépistage d'une infection latente notamment d'une tuberculose passée inaperçue.
- Le traitement par infliximab n'entraîne pas de tuberculose mais peut aggraver une tuberculose latente. Le bilan comprend un interrogatoire (antécédents de tuberculose dans la famille ou les proches, antécédent de vaccin BCG), un examen clinique, une radiographie du thorax et une intra-dermo-réaction à la tuberculine. - Sérologie des virus de l'hépatite B,C.
- Recherche d'antécédents de maladie neurologique comme une sclérose en plaques et d'une insuffisance cardiaque
- Bilan gynécologique à la recherche d'une infection génitale par HPV. Recherche d'une dysplasie sur les frottis du col utérin.
- Mise à jour des vaccinations car impossibilité de vacciner par un vaccin vivant atténué pendant le traitement.
SUIVI DU TRAITEMENT
Au cours du traitement peuvent apparaître des effets secondaires :
- Phénomènes d'intolérance ou d'allergie : Ils sont dus au fait que l'infliximab est une molécule étrangère à l'organisme partiellement d'origine murine (souris). Au cours de la perfusion, vous pouvez développer une gêne respiratoire, un malaise, un gonflement du visage, une baisse de la pression artérielle. Il faut soit ralentir soit arrêter la perfusion selon l'intensité des symptômes. Plus rarement des réactions retardées (8-10 jours après la perfusion) peuvent survenir : fièvre, douleurs articulaires ou musculaires, éruptions cutanées. Ces réactions peuvent nécessiter l'arrêt du médicament.
- Infection : Outre le risque de réactivation de tuberculose qui doit être évité par les précautions prises avant le traitement, il a été rapporté des pneumonies ou des infections à des microbes rares ainsi que des aggravations d'hépatite B non traitée.
- Cancers, lymphomes : Actuellement il n'existe pas de preuve d'augmentation de la fréquence des affections cancéreuses, notamment des lymphomes.
- Grossesse : l'infliximab est contre-indiqué pendant la grossesse.
En résumé, ce médicament très efficace nécessite des précautions strictes d'emploi. Vous devez signaler tout événement anormal pendant ou entre les perfusions à votre médecin.